Cette phrase je la garde contre moi depuis des années : je la note dans mes carnets, sur des post-its, je la brode sur mon manteau, mes t-shirts.
Dans mon ordi mal rangé, le dossier contenant tout ce qui concerne cèucle s’appelle encore « uncool kids ». Elle fait partie de l’ADN de la marque depuis le début.
Alors quand on m’a demandé « Vous pensez vraiment que les parents achèteront des vêtements disant que leurs enfants ne sont pas cools ? », j’ai tiqué.
J’ai tiqué parce que c’était pour moi sous-estimer le second degré des parents.
J’ai tiqué parce que ce mot « cool » a, selon moi, beaucoup trop de poids. Je ne me suis jamais sentie « cool » justement. Pas à l’école, ni pendant mes années dans le prêt à porter haut de gamme. Encore moins depuis que je suis parent, maintenant que je suis encore plus flippée pour 1000 trucs, et que le « cool » devient une injonction de plus dans l’univers de la parentalité qui en compte déjà tant.
Et j’ai surtout tiqué parce que cette phrase, elle n’est pas destinée aux parents mais aux enfants. A ceux qui ont souvent l’impression d’être un peu trop ou pas assez, de ne pas être à leur place, de ne pas faire partie de la bande/crew/gang/squad/club…
Alors je l’ai écrite sur les étiquettes. Un rappel discret, à l’intérieur de leurs vêtements. Comme un gri-gri. Un rappel qui leur dit que peu importe ce que la coolitude leur renvoie, moi je sais. Je sais à quel point ils sont uniques et qu’ils réaliseront des choses incroyables.
Cette phrase, j’espère que vous pourrez l’entendre de la même façon et vous l’approprier à votre tour.
